Half Moon Run n’a pas fait les choses à moitié pour son nouvel album «Salt»

Après avoir lancé deux mini-albums durant la pandémie, les membres du groupe montréalais Half Moon Run savaient qu’ils devaient plancher sur un album complet pour leurs fans. Pour concevoir leur quatrième disque en carrière, les musiciens ont plongé dans leurs imposantes archives et en ont ressorti quelques pépites.

C’est en travaillant sur le projet collectif 1969 que les trois membres de Half Moon Run ont fait la connaissance du réalisateur Connor Seidel [Les sœurs Boulay, Matt Holubowski]. Parce qu’ils aimaient beaucoup sa façon de travailler, ils l’ont invité à réaliser leur nouvel album, au printemps 2022.

Ayant amassé énormément de matériel et d’idées au cours des 12 dernières années, Devon Portielje, Conner Molander et Dylan Phillips ont d’abord décidé de rapatrier la cinquantaine de chansons qu’ils conservaient dans leurs tiroirs pour voir s’ils pouvaient en retravailler quelques-unes. Ils en ont aussi écrit quelques nouvelles.

De la cinquantaine de chansons qu’ils avaient au début du processus créatif, ils ont réduit le compte à moins de 30. Puis, ils en ont enregistré de 18 à 20 en studio, pour finalement ne garder que les 11 qui fonctionnaient le mieux ensemble.

« On voulait avoir un résultat cohésif, dit Conner Molander. Les chansons qui ont été écartées n’étaient pas moins bonnes, mais elles cadraient moins bien avec le reste de l’album. »

Des rêves d’extérieur

À part quelques festivals cet été, Half Moon Run commencera sa nouvelle tournée en septembre, avec de nombreux concerts en Amérique et en Europe. Le groupe fera notamment trois concerts au MTelus, à Montréal. Veulent-ils un jour jouer à la Place Bell ou au Centre Bell ?

« Ce dont nous rêvons, c’est de faire un concert extérieur dans le Vieux-Port [de Montréal], là où se trouve présentement le Cirque du Soleil, répond Conner. J’y ai déjà vu un concert de Portishead et c’est là que ça m’avait inspiré. C’est totalement magique de jouer dehors. Ce serait quelque chose de complètement nouveau pour les fans qui nous ont déjà vus en concert. »

Cinq chansons de Salt expliquées

Le Journal a demandé à Conner Molander de décrire quelques chansons du nouvel album. Voici ce qu’il avait à dire.

You Can Let Go : « Devon [Portielje, le chanteur] a fait un travail brillant là-dessus. Il était en feu ! C’était incroyable à voir. Nous travaillions sur la chanson depuis un bout, mais nous n’arrivions pas à trouver les paroles. Il est parti s’isoler pendant une heure ou deux. Puis, il est revenu super excité. Il avait cette façon différente de chanter. C’était fantastique. »

Alco : « Nous travaillions sur cette chanson depuis 2012 ! Les arrangements étaient lourds et nous n’arrivions pas à la simplifier. Connor [Seidel, le réalisateur] nous a aidés avec ça et elle a pris son envol. […] En 2012, je relisais Le seigneur des anneaux. Il y avait toutes ces descriptions de ce que les elfes écoutent. Je me demandais ce que ça ferait, de la musique pour des elfes. Alco a un peu un feeling d’elfes [rires]. »

Hotel in Memphis : « C’est une autre vieille chanson de l’époque de Dark Eyes [leur premier album]. Des gens autour de nous voulaient qu’on la fasse plus pop, mais on ne voulait pas. Ils ont menacé d’arrêter notre session en studio jusqu’à ce qu’on s’entende là-dessus. On leur a écrit une lettre pour leur dire que nous allions quitter et qu’ils ne pouvaient pas nous forcer à faire ça. Finalement, ils se sont calmés et on n’a pas enregistré la chanson. On l’a gardée toutes ces années. Elle est très différente aujourd’hui, mais c’est drôle parce qu’elle a failli mettre fin au groupe. »

Everyone’s Moving Out East : « C’est la chanson la plus récente qui a été écrite. Encore une fois, c’était au moment où Devon était en feu. Quand il nous l’a présentée, elle était presque entièrement complétée. C’était sa réflexion à propos des gens qui ont décidé de partir vivre ailleurs, particulièrement durant la pandémie. En 2020, on entendait parler de plein de gens qui étaient partis vivre à Halifax. […] Pour moi, l’Est, c’est là où le soleil se lève et qu’il y a toujours de l’espoir. On a décidé à la dernière minute d’aller tourner le vidéoclip à Kamouraska. C’est dans le Bas-Saint-Laurent qu’il y a les plus beaux couchers de soleil au monde. »

Gigafire : « Elle fait référence à un énorme feu de forêt qu’il y a eu sur la côte ouest. Pendant la pandémie, on répétait souvent dans notre local. C’était pendant qu’il y avait un couvre-feu à 20 h. Je me souviens que lorsqu’arrivait 19 h ou 19 h 30, c’est là où on était les plus inspirés. On se dépêchait de jouer jusqu’à la dernière minute et on retournait chacun chez soi en vélo en surveillant les policiers dans les rues. Il y avait ce petit sentiment de danger qui nous a rendus très productifs. »

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