Voici ce qu’on a pensé du spectacle de Sir Rod Stewart et de son énergie contagieuse de jeune rocker de 78 ans
Sir Rod Stewart a servi un tour de chant généreux devant 13 000 admirateurs déjà conquis qui buvaient toutes ses paroles, jeudi, au Centre Bell.
Malgré tout le visuel et la mise en scène réglée au quart de tour, le chanteur britannique de 78 ans s’est accordé du temps pour cabotiner un peu au détour d’un refrain pour montrer la bête de scène naturelle en lui.
MARTIN ALARIE / LE JOURNAL DE MONTR�AL
Si on avait un peu l’impression avant la soirée d’aller entendre un chanteur de mariage plus sophistiqué – et surtout plus riche – que les autres, force est d’admettre que Sir Rod n’a pas son pareil pour faire lever le party.
Dès les premières notes de cornemuse en introduction, c’était le délire au Centre Bell.
Et ça s’est maintenu avec sa reprise d’Addicted to Love de Robert Palmer, agrémentée d’une mise en scène évoquant quelque peu le sexisme du clip original.
Stewart a annoncé d’emblée qu’il allait nous offrir pas moins de 24 chansons. L’assistance déjà fébrile a viré hystérique d’un coup. Avec raison.
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Pendant Infatuation, ses déhanchements de jeune premier ne lui donnaient pas l’air d’un chanteur sur le retour qui ne s’assume pas. Non, il s’amusait bien. Tout simplement.
Pour rester dans le thème de la jeunesse comme un état d’esprit l’ayant animé tout au long de sa carrière, il a enchaîné Young Turks et Forever Young. Dans les deux cas, c’était une réussite.
Quand Rod Stewart a revisité les arrangements de Maggie May avec une incroyable intro dépouillée, c’était pour mieux nous balancer son instrumentation d’origine avec la mandoline avant le refrain. Il s’est même permis de raconter le contexte des paroles remontant à… 1961!
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Avant d’annoncer qu’il allait entonner Downtown Train, repris de Tom Waits, il a déridé la foule en racontant que ce dernier l’a remercié pour cette reprise qui lui a permis d’acheter une piscine pour ses enfants…
D’ailleurs, des versions, Rod Stewart allait nous en servir quelques-unes au cours de la soirée en allant piger dans le répertoire des interprètes qu’il admire.
L’irrésistible It Takes Two, enregistrée à l’origine par Marvin Gaye et Kim Weston, a été livrée avec brio avec sa choriste qui nous fait (presque) oublier que Stewart l’a endisqué en duo avec Tina Turner.
Même Lady Marmelade, chantée par ses choristes, a trouvé sa place dans son répertoire de la soirée. Peut-être pas nécessaire pour une audience qui avait payé le gros prix pour entendre les chansons de Rod Stewart.
Sans, bien sûr, oublier ses propres succès comme Tonight’s the Night (Gonna Be Alright) et Some Guys Have All the Luck (qui reste quand même une pièce des Persuaders) et Da Ya Think I’m Sexy?
Ce dernier hit n’ayant pas besoin de présentation, le chanteur l’a enchaîné directement sans petit mot pour l’annoncer. L’effet n’en était que plus saisissant.
Pour clore le tout, Rod Stewart a encore rendu hommage à son ancien groupe The Faces en poussant la note sur la bien nommée Stay With Me en rappel. Il a trouvé le moyen de faire en sorte que le son, l’interprétation, dégage la même énergie que sur l’album. Chapeau!
Cheap Trick ne donne pas son 100%
Avant l’entrée en scène de Rod Stewart, on a eu droit aux vétérans du power pop/hard rock américain : Cheap Trick.
Après des applaudissements polis d’un public qui attendait son Rod, le spectacle de Cheap Trick a commencé à lever avec The Flame, le beau grand slow de la fin des années 80.
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Petit problème : Robin Zanders, le chanteur-guitariste, s’est accroché dans son arpège en intro et il a faussé considérablement juste quelques secondes avant que le reste du groupe embarque. Ouch!
Heureusement, le groupe a enfilé tout de suite après avec ses killers comme I Want You to Want Me, Dream Police et Surrender.
Même si les ballades sont fredonnables à souhait, Cheap trick reste meilleur à fond dans le tapis devant un mur d’amplis. Les gars ont dû se dire après leur prestation : «c’était pas notre meilleure… »