Rickie Lee Jones: un opus totalement jazz pour la duchesse de Coolsville
Rickie Lee Jones avait déjà touché au jazz sur certains de ses albums, mais jamais entièrement. Sur son nouvel opus Pieces of Treasure, elle y va à fond avec dix reprises de classiques du répertoire américain.
Des titres popularisés par Nat King Cole, Frank Sinatra, Nina Simone, Chet Baker, Louis Armstrong et la grande Ella Fitzgerald.
Elle propose des versions personnalisées de Just in Time, There Will Never Be Another You, One for My Baby, All the Way, September Song et On the Sunny Side of the Street.
Cet opus, en vente depuis le 28 avril, a pris forme après une rencontre avec le réalisateur Russ Titelman, avec qui elle avait enregistré ses deux premiers disques en 1979 et en 1981.
À cette époque, l’auteure, compositrice et interprète de 68 ans, qui réside à La Nouvelle-Orléans, écrivait ses propres chansons
«On a partagé un repas et on a commencé à parler d’une collaboration. ll avait envie de faire un album jazz. Il y a eu échange d’idées et de chansons et huit semaines plus tard, Rickie Lee Jones se retrouvait dans un studio d’enregistrement à New York», a raconté celle que l’on surnomme la Duchesse de Coolsville, lors d’un entretien sur la plateforme Zoom.
«Jazz is fast [Le jazz, c’est rapide]», a-t-elle lancé en éclatant de rire
La main dans le feu
Rickie Lee Jones raconte que c’est la première fois qu’elle accepte qu’un réalisateur prenne sa main pour la mettre dans le feu.
«Lorsqu’on a trouvé l’artère principale pour ce projet, avec des sonorités intimistes, élégantes et lentes, on a choisi dix chansons qui collaient à ce son. C’est un bel album jazz classique à la vieille école et à la Billie Holiday», a-t-elle déclaré.
Calme et intimité
Sur Nature Boy, Rickie Lee Jones a inséré des sonorités du Moyen-Orient, différentes de celles que l’on entend sur la version originale de Nat King Cole.
«Cette chanson dépeint quelqu’un qui vient de loin. J’ai pensé à une casbah. Russ a trouvé un joueur de oud et c’est ce que l’on entend sur ce titre», a-t-elle expliqué.
Pour It’s All in the Game, de Tommy Edwards, elle a voulu une version tout en lenteur.
«C’est un moment horrible, lorsque tu réalises que ta relation de couple n’existe plus. Il va arriver quoi? Cette chanson dit qu’il faut tenir le coup et que ça va aller», a-t-elle commenté.
Rickie Lee Jones aime l’intimité et le calme que l’on retrouve sur les 35 minutes de l’opus Pieces of Treasure. Elle a fait ce disque avec la mission de rendre les gens heureux.
«J’aime entendre des musiciens qui s’écoutent et qui se répondent. C’est très crédible. Moi, ça ne m’intéresse pas d’entendre quelqu’un chanter de la même façon que ce qui a déjà été fait, et mieux, il y a 50 ans. J’aime des voix qui sont différentes et qui apportent de l’authenticité. Ce n’est pas une opération facile de faire des versions de chansons que des gens connaissent depuis la nuit des temps. Je pense qu’on a réussi à le faire avec cet album», a-t-elle affirmé.