Zaho de Sagazan: la sensation musicale française qui rêve de Montréal

Retenez ce nom : Zaho de Sagazan. Portée aux nues par la presse musicale française depuis la parution en mars de son étonnant premier album, La symphonie des éclairs, cette artiste de 23 ans à qui on prédit un avenir radieux rêve… de conquérir le Québec.

Jointe récemment par Zoom, celle qui rencontrera le public québécois pour la première fois lors des Francos de Montréal se dit même convaincue qu’un match parfait l’attend.

« C’est un peu bizarre ce que je vais dire, mais je suis sûre que j’ai plus ma place au Québec qu’en France et que le Québec va s’en rendre compte », affirme celle qui dit craindre de « ne pas pouvoir repartir » une fois qu’elle aura mis les pieds à Montréal, « ma ville de cœur ».

« Je crois que le Québec aime la folie et je crois que j’ai un peu de folie qui peut leur plaire », ajoute-t-elle.

Le mélange improbable

Pour bien saisir Zaho de Sagazan, il faut voir ses vidéoclips (conseil d’ami : allez regarder Tristesse, Les dormantes et Suffisamment).

Seule à l’écran, regard pénétrant fixant la caméra, elle balance des réflexions, profondes et malignes, à propos de l’amour et l’emprise des sentiments sur des airs électro-pop tantôt dynamiques, tantôt lancinants.

Son style musical s’inspire d’influences aussi diverses que les grandes voix classiques des Barbara et Brel que de la froideur de la musique électronique allemande. Pensez à Stromae, mais avec une facture sonore bien à elle.

Ça fonctionne tempête, pourtant Zaho de Sagazan affirme avoir eu du mal à convaincre ses producteurs que ces deux univers musicaux pouvaient cohabiter.

« J’aimais tellement l’électronique et j’aimais tellement la chanson française que je ne pouvais pas séparer les deux. Je disais aux mecs que j’avais envie de faire un concert où il y avait un piano-voix puis, trois chansons plus tard, on était au club à Berlin. Ils faisaient, non, c’est compliqué. Je disais : non, tu vas voir, on va y arriver. J’y ai cru dur comme fer. On a fait trois ans et demi de studio et on a réussi. »

Documenter l’amour

En entrevue, Zaho de Sagazan se révèle aussi loquace qu’intéressante. Bourreau de travail, celle qui se dit obsédée par l’image, par la musique et par les mots – « je peux passer sept heures sur une phrase » – glisse dans la conversation qu’elle n’a encore jamais connu de coup de foudre amoureux.

Mais alors, comment arrive-t-elle à en parler avec autant d’éloquence dans ses chansons ?

« Je pense qu’on sous-estime le pouvoir de l’observation. Et de la compassion. Franchement, t’as des copains, tu parles avec eux et tu les observes, tu peux comprendre comment se passe une histoire d’amour », répond-elle.

Serait-elle une sorte de documentariste musicale ?

« Il y a peut-être un peu de ça, analyse Zaho de Sagazan. En tout cas, pour écrire de la chanson et des histoires sur les gens, il faut une passion pour les gens. Il faut avoir envie de les regarder, de les comprendre. Tous les gens, pas forcément juste un style de personne. J’ai envie de rentrer dans la tête de tout le monde, de comprendre ce qui s’y passe et pouvoir les aider. Je mets beaucoup de temps dans mes amitiés, pour moi, il n’y a rien de plus beau. »

♦ Zaho de Sagazan en concert aux Francos de Montréal, le 14 juin.

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